3 semaines à Cuba vol.2 : De la ville du Che au carnaval de Santiago de Cuba
- Ju
- 26 juil. 2016
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Suite à Trinidad nous avons mis les voiles vers la ville de Santa-Clara, depuis laquelle nous avons pu réaliser la fameuse opération Cayo Santa-Maria évoquée précédemment !
Arrivés en ville, nous passons par le parc central où, comme d’habitude, des dizaines et dizaines de personnes sont là pour un peu d’Internet… Et OUI ! A cuba, pas question d’avoir Internet chez soit ! Les connexions sont rares et contrôlées. Les parcs publics font partie de ces quelques lieux où il est possible de se connecter moyennant quelques CUC bien entendu ! En plus d’être limité, contrôlé et de mauvaise qualité, le WIFI est payant ! Si quelques rares et grands hôtels autorisés commencent à offrir ce service payant, et que deux-trois malins revendent des cartes de connexions tombées du camion ou réussissent à pirater le signal pour le revendre aux passants, l’entreprise Etecsa - équivalent de France Telecom - règne sur ce business bien lucratif. Dans la rue, une carte de 1H de connexion coute 4 CUC ! Elle est un peu moins cher chez les revendeurs ETECSA présents sur chaque parc central mais Attention ! Là il faut se munir d’une pièce d’identité pour pouvoir acheter une carte … Nous avons fini par nous habituer et prendre part à ce cérémonial convivial mais inquiétant quand on y pense…

La Ville de Santa-Clara est connue pour la fameuse bataille, remportée par le Ché, qui marqua un des tournant de la Révolution. le 28 décembre 58, accompagné de 300 hommes, il réussit tout d’abord à prendre la ville aux soldats du dictateur Batista. Le lendemain, à l’aide d’un bulldozer, il fit dérailler un train militaire, transportant soldats et armes, qui devaient apporter des renforts aux troupes gouvernementales et bloquer la progression des rebelles. Les guérilleros achevèrent leur victoire sur les hommes de Batista, le 1er janvier 59, lequel pris la fuite vers Saint-Domingue. La ville abrite aujourd’hui un musée en hommage à cette fameuse bataille du train blindé mais aussi et surtout le Mausole où l’illustre révolutionnaire a été inhumé en 1997 (30 après sa mort), avec d'autres de ses compagnons de guérilla.



Malgré l’importance du site, des événements et du personnage, il y a fort à parier que l’on ne se rappellera pas grand chose de tout cela d’ici quelques temps. Malgré le vol de nos photos et même si le souvenir de leur visage viendra peut-être à nous manquer, je pense en revanche que l’on se rappellera longtemps de Tatiana et ses parents, Onelia et Rabelo, et de l’accueil qu’ils nous ont offert pendant ces quelques jours à Santa-Clara ! On se rappellera des leurs efforts acharnés, des nombreux appels téléphoniques et des km faits en moto avec Rabelo pour nous aider à organiser cette journée aux Cayos, on se rappellera de l’attention quasi maternelle d’Onelia pour s’assurer que nous partions en vadrouille le ventre plein, des chamailleries de Tatiana avec son père et finalement de ce petit pincement au cœur au moment de partir qui nous fait dire que cette rencontre nous a marqué un peu plus que les autres... Une belle rencontre de plus.
C’est à peu près vers Santa-Clara que nous avions initialement prévu d’arrêter notre progression vers l’Est de l’île. Si les guides lus ne nous avait pas convaincu de poursuivre au-delà dans le temps qui nous était imparti, et d’endurer les nombreuses heures de mauvais transport vers la grande Santiago de Cuba, le fait d’apprendre que le carnaval s’y déroulait nous a fait changer d’avis. Il serait dommage de louper cet événement qui se déroule fin juillet, autour de la fête de la révolution cubaine !


Nous voilà donc partis pour Santiago, sa baie, son métissage, son rythme si particulier, et donc son carnaval !
Il s’agit du plus ancien et plus célèbre des carnavals cubains, soit disant l'un des plus trépidants et des plus fous des Caraïbes. Pour l’occasion, chars décorés, musique, troupes de danseurs et paillettes éblouissent et en font l'événement majeur de l'année !
Après une petite dizaine d’heures de bus et de bétaillère nous voilà enfin dans la capitale de l’ « Oriente » !
SANTIAGO DE CUBA !

Sur place on arrive à se dégoter un piaule avec cuisine. Bingo ! On va pouvoir faire des économies sur la bouffe ! Fini les pizzas dégueulasse à peine décongelées vendues dans la rue pour 20 CUP ! Fini les restos d’état rationnés où la quasi-totalité de la carte est en rupture de stock et où tu payes 8 balles pour des pâtes à la sauce tomate !! A nous la grande bouffe ! A défaut de marché en ces jours de fête, nous voilà en route pour la moyenne surface du coin …
Grosse désillusion ! A part quelques produits de premières nécessités en quantité tel que de l’huile, de l’eau, du riz ou du Castro Cola, l’échoppe est quasiment vide et les prix des produits disponibles pêtent tous les records ! On a même été obligé de reposer les champignons en conserve vu le prix … Finalement ça sera pate à la sauce tomate… et on est pas loin des 8 balles pour ce repas ! La véritable question est « comment font les cubains pour vivre et faire leurs courses dans ce genre d’endroit qui n’a rien de commerce pour touristes ? » Bref… une incompréhension de plus…


Place à la fête ! 14H00 nous voilà sur le malecon (promenade de front de mer )…
On nous informe qu’il est un peu trop tôt pour le défilé de ce soir (On est jamais trop prudent… enfin peut être un peu sur ce coup-là…).
C’est pas grave, 3 mojitos nous permettent de temporiser sous ce soleil de plomb ! 16H00 nous voilà de nouveau sur place pour acheter notre entrée. 17H00 on est en place aux premières lignes… heureusement que l’on est pas arrivés beaucoup plus tard… ça commençait à bien se bousculer… 19H00, les estrades sont pleines ! La chaleur commence à être supportable ! Début du carnaval ! Ca fait déjà 3 petites heures qu’on est là à poireauter… on est pas mécontents que cela débute.
« Show must go on » ou « Que empeza el espectaculo ¡ »
Alors il faut bien avouer que ce carnaval est magnifique et que chars, danseurs costumés et musiques sont à la hauteur de ce qui est annoncé. J’ai particulièrement aimé ce char de cubaines quinquagénaires potelées costumées en Tocororo, l'oiseau national.
En revanche, les 15-20 minutes d’attente entre chaque char font de ce carnaval un long plan séquence assez indigeste et à 1H00 du matin (juste après ce fameux char !) on a jeté l’éponge avec Chacha alors que l’ambiance battait encore son « plein ». Dommage ! Je pense qu’en 3 heures ça passait et que cela aurait rendu l'événement beaucoup plus « Trépidant » !

C’est pas tout mais après ces quelques jours à arpenter les rues de Santiago, il faut maintenant faire le chemin dans l’autre sens ! 14 heures de bagnole lancée à tombeau ouvert pour regagner La Havane ! Heureusement, la compagnie d’Eline, une suédoise spécialement venu à cuba pour en découdre avec les danseurs de salsa, nous a permis de penser à autre chose qu’à la route. Malgré la particularité indéniable de Santiago de Cuba et l’avènement du carnaval, pas sûr que le jeu (et les risques pris par les conducteurs) en valait la chandelle. On aurait peut-être dû être moins gourmand et s’en tenir au plan de départ.
L’Ile principale de Cuba est décidément bien grande !
Dernières nuits à la Havane. Bizarrement, nous avons bien plus apprécié la ville et sa beauté décadente lors de ce second passage, même si l’on doit bien avouer qu’il nous tarde de retourner au Mexique.

Nous avions tous les deux beaucoup attendu ce séjour à Cuba et ce sentiment est un peu bizarre et perturbant.
Est-ce que l’on aurait loupé quelque chose ?
Une chose est sûre : on se souviendra de ce séjour. Il n’aura pas été aussi « simple » et « léger » que prévu. Il aura été bercé de rythme afro-cubain, et marqué de belles rencontres, de moments et d’endroit magnifiques … mais aussi de déceptions, d’incompréhensions et d’interrogations…
Ya pues ! Una última Cristal en el aeropuerto José Marti en La Havana y Adios Cuba. Regresamos a Mexico !
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