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L'aventure amazonienne

  • Ju & Cha
  • 25 mars 2017
  • 8 min de lecture

Arrivée en Amazonie !

Après 1h30 de vol, nous voila enfin au dessus d'un océan vert... immensité naturelle à couper le souffle ! Ça y'est c'est sur on est en Amazonie !


Nous arrivons à Leticia, ville colombienne au bord de l’Amazone, à la frontière entre le Pérou et le Brésil dans la région appelée « Tres fronteras ».


Après avoir profité des nuages d'hirondelles et de perroquets sur la place du parc Santander et avoir goûté au jus de fruit local, le Copoazu, nous débutons le tour des agences pour préparer au mieux notre périple dans la jungle. Tout le mode est en effet unanime pour dire que le choix de l'agence et du guide est ce qu'il y a de plus important ! Il en va de la réussite ou du fiasco de l'aventure !


Parc Santander - Leticia
Nuée de perroquets !






















​​​​Nous passons donc plus d'une journée à arpenter les rues pour dégoter le meilleur tour selon nos critères : 3 jours / 2 nuits, pas trop touristique, authentique, sorties nocturnes, observations d'animaux et un budget raisonnable.


Je sais, on est un peu exigeants mais compte tenu des prix pratiqués, on va pas se priver !


Bingo ! Après un certain temps, on fini par trouver une petite agence qui nous promet un tour qui respecte en grande majorité nos envies. Marché conclu... on signe ... ou plutôt on paye !


Au programme : 2 jours en forêt inondable coté Pérou au bord de l'Amazone, 1 journée en forêt d'altitude côté Colombie, navigation en pirogue, observation d'animaux, pêche, baignade (je suis pas super rassurée sur ce point), randonnées diurnes et nocturnes et dodo en hamac en pleine selva !!!


Dans le sac : bottes et ponchos, anti-moustique par litre, appareils photo chargés ! Nous voilà prêt pour vivre l'aventure amazonienne. Rendez-vous le lendemain matin à 9H00 sur le port.

Jacana noir (Jacana jacana)

​​Nous y découvrons notre embarcation pour les 3 prochains jours, la fameuse pirogue ! Au commande, José, notre guide, accompagné de sa femme, Maria, pour l'aider sur la partie cuisine.


​Comme prévu on commence à remonter tranquillement l'Amazone.


Premiers échanges pour faire connaissance avec nos guides, dégustation de fruits, photos à tout va, observation de singes et d'oiseaux en tous genres, regards croisés et sourire timide avec les 1ères communautés vivants au bord du fleuve.


Le combo pirogue, José, Maria et juste nous 2 est parfait... cette expérience s'annonce authentique et hors des sentiers battus, on est ravis !


Communauté de Gamboa
Communauté de Gamboa

Panne de moteur sur le Rio Yavari
Pas le choix !

​Compte tenue de la saison, toute la zone est inondée. Point positif, cela permet de s'éloigner des grands cours d'eau et d'emprunter des petits canaux qui traversent la forêt, et présage de voir davantage d'animaux. Point négatif, il n'y à plus beaucoup de zone de terre ferme et pour faire pipi sur une pirogue, surtout pour une femme, c'est compliqué... pas le choix je m'adapte !


Navigation au coeur de la forêt


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Reflets
Encore quelques mètres pour atteindre la terre ferme







































Au bout de quelques heures à remonter le Rio Yavari, un affluent de l'Amazone, on se rend compte que José cherche quelque chose... mais quoi ? Un bout de terre ferme pour monter le campement... Bizarre puisque la veille le responsable de l'agence nous avait expliqué que cette zone était particulièrement inondée et que le programme prévoyait donc de passer la première nuit à un endroit un peu plus élevé situé le long de l'Amazone... soit à l'opposé ! Après plusieurs tentatives, nous trouvons enfin (il est 14h) un ​​​​​​​​endroit au sec mais complément perdu et très difficile d'accès.


Chef Maria

Les questions et les inquiétudes commencent à envahir nos esprits... on met néanmoins tout ça de coté le temps d'installer le campement et de préparer le repas. Nous découvrons les talents de cuisinière de Maria. Un vrai régal même si une assiette pour 2 aurait suffit !



Campement

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Le temps du repas, on en profite pour discuter organisation et programme qui, il faut bien l'avouer, a déjà prit un coup dans le nez ! Rapidement José nous explique que pour l'après midi, il est déjà trop tard et rien n'est prévu ! Et quand nous évoquons l'idée d'une sortie nocturne, il nous fait clairement comprendre que cela est beaucoup trop dangereux !


Grosse Douche froide !!! On ne comprend plus ce grand écart entre le programme initial et la réalité ! Nous essayons d'expliquer à José et Maria que ce n'est pas vraiment ce qui était prévu mais on se rend vite compte que c'est peine perdue en découvrant que c'est une première pour eux. José n'est pas guide... il est transporteur de marchandises en pirogue et emmène de temps en temps des touristes sur des sorties à la journée. Maria est vendeuse de fruits et légumes au marché et nous fait part de son inquiétude de dormir pour la première fois dans la jungle...


Trop d'émotions ! une pause et un debrief' dans les hamacs s'imposent ! Pendant de ce temps, José, conscient de notre déception, s'absente pendant 3/4 d'heure, machette à la main, pour, on l'imagine, faire une reconnaissance dans les environs afin d'envisager une petite marche nocturne...


Fin de journée sous la moustiquaire à ruminer et à se demander ce que l'on fait là... En moins de temps qu'il en faut pour le dire, la nuit arrive et avec elle une armada de moustiques affamés


Déprime

Avant de partir, le type de l'agence nous a convaincu de laisser de coté notre anti-moustique acheté en magasin au profit d'un répulsif plus naturel qui sera peut être un peu moins efficace mais qui ne fera pas fuir les animaux de la forêt. On a effectivement pu constater qu'il était bien moins efficace ... et là encore on s'est demandé si le mec de l'agence ne s'était pas un peu foutu de nous en voyant José entourer le camp de spirale anti-moustique made in china, allumer le feu à grand renfort de sacs et de gobelets plastiques et mettre la radio à fond... On s'est bien fait défoncer... et on a pas vu l'ombre d'un animal !


Ara Rouge (Ara macao)

Vers 19 h, alors que Maria s'affère en cuisine, José, en slip et serviette de bain, nous propose de faire un petit tour dans la forêt. Observatrice de cette scène surréaliste, je fais le choix de rester au camp. Julien et José s'enfoncent donc tous les deux dans la forêt, lanterne et machette à la main ... Au bout de 5 minutes, les deux sont de retour au camp.


Encore sous le choc, Julien me raconte comment José vient de zigouiller le serpent qu'ils ont rencontré. Professionnel jusqu'au bout, il lui a tout de même demandé s'il voulait prendre un photo avant de lui asséner un grand coup de machette !


Heureusement que la cuisine généreuse de Maria est là pour nous remonter le moral ! On passe la soirée à écouter José nous raconter sans tabou tout ce qu'il y a à savoir sur le trafic de marijuana et de cocaïne et comment les FARC ont obtenu, du gouvernement, le droit de cultiver tranquillement pendant 5 ans la fameuse petite plante en échange de la signature du traité de paix. Cerise sur le gâteau, José s'y connais également en trafic d'animaux et propose à julien de lui fournir les papiers nécessaires s'il veut ramener un perroquet ou un singe à la maison... d’ailleurs il possède un bébé caïman qu'il nous propose de passer voir lors du retour sur Leticia. A part cela il a tué la plus par des animaux des histoires qu'il nous raconte, notamment cet énorme un caïman d'une longueur jamais vue ou cet espèce de grand ours qu'ils ont tué... par curiosité... que dire de plus... on est o top !


Pour être tout à fait franc, à ce moment là, on va se coucher en se disant que l'on va tout arrêter et rentrer dés le lendemain à Leticia pour faire un scandale.


Après une nuit en hamac plutôt bonne, réveil aux aurores avec la musique romantique colombienne qu'aime tant Maria. On décide de profiter du petit dej' pour prendre notre courage à deux mains et mettre les choses aux clairs avec José sur ce que l'agence nous a vendu et ce que lui est capable de faire. Il n'est pas question de refaire une journée comme celle d'hier.


Après Crocodile Dundee... Caïman José !

Malgré les écarts de programme, l'inexpérience des guides et les maladresses de la veilles, nous décidons finalement de continuer le tour. José et Maria ne sont clairement pas les meilleurs guides du coin mais ils sont incroyablement généreux, touchants et sincères et s'efforcent de faire de leur mieux et de nous faire plaisir à chaque instant ! Si on arrête ici, on craint de leur attirer des problèmes alors que pour nous le vrai responsable c'est le type de l'agence ! Bref on essaie de profiter et on réglera ça à notre retour en ville !


En plus de cela José nous promet qu'a partir de maintenant, on va faire ce qui était prévu ! D’ailleurs, ce matin il nous propose une petite marche aux alentours du camp. Mais voila, il a beau nous promettre ce que l'on veut, quand on vit au bord du fleuve et que l'on a peur de la foret, ses animaux et ses esprits... on ne devient pas à l'aise dans la jungle en une nuit ! On sent que José, même s'il affiche une assurance à toute épreuve (belle chemise ouverte et pas de botte), n'est ni rassuré ni dans son élément. C'est ainsi que ce qui devait arriver arriva ! Nous voila paumé au bout d'une heure, très certainement à quelques mètres du camp. On rentre difficilement au bercail... pas sur de vouloir retenter l'expérience de nuit !


Pas rassurée la Chacha !

Après un nouveau repas gargantuesque, on décide d'aller passer l'après midi sur le fleuve... notre guide sera certainement plus à l'aise ! Sortie difficile du lieu de campement. Tel le petit Poucet, José marque aux sabres les arbres pour pouvoir retrouver notre chemin de nuit. Il nous a en effet encore promis des merveilles avec un retour de nuit pour pouvoir chercher les caïmans... mais on sent que ça le fait un peu paniquer !


Miroir

​Après midi génial à tenter (en vain mais c'est pas grave ! Au moins on aura essayé...) de pêcher le piranha et à observer la faune amazonienne. Et sur ce coup là on a été servis : oiseaux en pagailles, loutre, et dauphin rose !


Pèche aux Piranhas

Dauphin rose ou Inie de Geoffroy (Inia geoffrensis)

Magnifique coucher de soleil sur le Rio Yavari ! Après-midi superbe... mais voila il faut maintenant rentrer de nuit et depuis que la lumière a baissé, la tension sur la pirogue et surtout chez nos amis guide a fortement augmenté. Ça fait d'ailleurs quelques temps qu'on a pas entendu Maria... et on ne l'entendra pas avant d'avoir rejoint le camp ! Retour difficile, surtout dans les dédales des derniers mètres et cela malgré toute nos marques ! En arrivant, on confirme à José que tout le monde à eut sa dose de sensation forte pour aujourd'hui et que l'on ne va peut être pas tenter la sortie nocturne. Maria est plutôt ravie de cette décision !



Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus)
Apéro sur le Rio Yavari

Coucher de soleil sur le Rio Yavari

Nouvelle nuit au campement avec un peu moins de vampire que la veille !


Repli du camp avant cette ultime journée qu'on espère chargée. On a bien fait rigolé, mais pas vraiment persuadé, José et Maria en prenant soin de ramasser tous les déchets avant de partir. Compliqué d'expliquer notre vision des choses à des personnes qui vivent sur le fleuve (Tout aussi dur que pour nous de comprendre la leur) et qui y jettent leur déchets à longueur d'années... ça nous choque, mais à bien y réfléchir, dans leur maison, pas d’électroménager, pas d'ordinateur, pas de superflu, pas de suremballage de ce qu'il consomme, pas de voiture dans le jardin... finalement pas sûr qu'ils polluent plus que les grand consommateurs que nous sommes !


Retour vers Leticia et l'Amazone à la recherche des paresseux et singes. Pour l'occasion, et si toutefois l'énorme petit déjeuner n'avait pas suffit, Maria nous a fait plein de pop-corn.


Arrêt à la réserve Victoria regia, un des endroit touristique de la zone où José et Maria n'ont semble t'il jamais mis les pieds. Ils donnaient l'impression d’être plus ravis que nous de découvrir cet endroit !





Victoria amazonica

Victoria amazonica

Ara bleu (Ara ararauna) et Ara Rouge (Ara Macao)

Ara bleu (Ara ararauna)

Dernier arrêt par la maison de José et Maria pour un ultime repas, faire la connaissance d'une partie de leur famille (ils ont 10 enfants!) et de leur fameux caïman. Petite étape qui remet les idées en place en voyant l’extrême simplicité (vétusté) de leur maison et en écoutant José nous raconter un peu ce qu'a été et ce qu'est leur vie de tout les jours.


Chez Maria et José
Caïman noir (Melanosuchus niger)

José et Maria sont définitivement des personnes bonnes et généreuses qui ont partagé avec nous ce qu'ils sont vraiment et le meilleurs de ce qu'ils avaient pendant ces quelques jours, et qui nous auront fait vivre une expérience vraie, authentique et, à n'en pas douter, très loin des sentiers touristiques !



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